Alimento : De nombreuses entreprises cherchent des moyens de réduire l’absentéisme.
Rik : Autrefois, certains employeurs considéraient que le bien-être de leur personnel n’était pas de leur ressort. Il n’y avait pas non plus de pénurie de candidats. Mais aujourd’hui, le marché du travail est sous tension. Le gouvernement encourage les entreprises à tirer le meilleur parti de toutes les ressources disponibles en matière de main-d'œuvre.
Un entretien chaleureux mais professionnel
Alimento : Comment les organisations peuvent lutter contre l’absentéisme ?
Rik : En moyenne, un collaborateur est malade deux fois par an. Si l'entreprise observe plusieurs absences répétées, il convient alors d’avoir un entretien dit « chaleureux mais professionnel ».
Montrez votre préoccupation et soutenez le collaborateur, mais discutez aussi de l’impact de son absence sur l’équipe et l’organisation. Beaucoup d’entreprises ne le font pas ou seulement à titre exceptionnel, alors qu’il vaut mieux l’intégrer de manière structurelle.
Alimento : Et si un collaborateur est absent pendant une longue période ?
Rik : Il s’avère important d’établir une procédure claire afin de maintenir le lien avec le salarié. Définissez qui, quoi, quand et comment le contact est maintenu. Un responsable d’équipe doit pouvoir poser régulièrement la question « comment ça va ? » et recevoir un retour plus rapide – sans pour autant exercer de pression. Cela montre au collaborateur qu’il est important et qu’il manque à l’équipe. Osez aussi discuter de sa réintégration à court ou long terme. Vous pourrez alors envisager ensemble une reprise progressive ou un poste plus adapté.
« Il s’avère important d’établir une procédure claire afin de maintenir le lien avec le salarié. » — Rik Loenders
Voir les choses positivement
Alimento : Quels obstacles rencontrent les entreprises dans leur approche contre l’absentéisme ?
Rik : Souvent, la méfiance domine : les entreprises perçoivent l’absence de manière négative et font rapidement appel à un médecin de contrôle. Nous plaidons pour une approche positive et bienveillante, qui commence d’abord avec les personnes présentes. Les chefs d’équipe devraient avoir chaque semaine au moins une conversation informelle avec chaque membre pour savoir comment il ou elle va. Cela permet aussi de détecter plus rapidement si quelque chose les dérange ou les bouleverse.
Alimento : Une politique de présence positive donc, avec les managers comme figures centrales.
Rik : Des recherches scientifiques montrent que les responsables directs jouent un rôle crucial. Ils influencent non seulement l’absentéisme, mais aussi la motivation, l’engagement et la rétention des collaborateurs. Ils doivent créer un climat où les choses peuvent être discutées sereinement et où l’écoute active est de mise.
« Les managers manquent souvent des aptitudes relationnelles nécessaires. » — Rik Loenders
Alimento : Un rôle supplémentaire donc pour les chefs d’équipe
Rik : C’est exact, et il y a encore beaucoup de travail. Surtout dans le secteur alimentaire, les managers sont souvent choisis pour leurs compétences techniques ou leur expérience, pas forcément pour leurs compétences humaines. Prenons l’exemple d’un collaborateur qui vient travailler avec un mal de dos : si le responsable lui dit « Ne fais pas ta chochotte, mets-toi au travail, on est déjà débordés », ce travailleur restera probablement chez lui la prochaine fois.
Un groupe de travail pour créer l’adhésion
Alimento : La Biscuiterie Thijs vous a contacté pour un service conseil. Quelle en était la raison ?
Rik : Ils étaient confrontés à de l’absentéisme de courte durée. Nous avons constitué un groupe de travail et organisé quatre ateliers avec des personnes de tous les niveaux de l’entreprise. Ensemble, nous avons discuté et défini les actions à entreprendre. En impliquant tout le monde, on suscite l’adhésion.
Alimento : Quelles actions la Biscuiterie Thijs a-t-elle mis en place ?
Rik : Nous avons par exemple élaboré une procédure claire pour les collaborateurs malades : les personnes responsables des entretiens, la déclaration de maladie au retour. Nous avons aussi formé les managers et souhaitons ancrer davantage cette culture positive et de soutien dans l’entreprise.
Alimento : Les actions issues d’un groupe de travail sont toujours spécifiques à l’entreprise.
Rik : Oui, la méthodologie est la même, mais les résultats varient souvent. Parfois, des problèmes ergonomiques sont également révélés. Une approche top-down ne fonctionne presque jamais et engendre souvent de la résistance. Nous impliquons toujours au moins un représentant syndical dans le groupe de travail et présentons aussi notre rapport au CPPT.
« Chaque euro investi rapporte entre 4 et 8 euros. » — Rik Loenders
Le retour sur investissement d’une politique de présence
Alimento : Quels résultats observez-vous dans les entreprises où vous déployez une politique de présence positive ?
Rik : Grâce à une approche globale, l’absentéisme de courte et moyenne durée diminue en moyenne de 20 %. L’absentéisme coûte très cher aux entreprises, donc le R.O.I. d’une politique efficace et d’une mise en œuvre approfondie est important : chaque euro investi rapporte entre 4 et 8 euros.
De retour au travail après une longue absence ?
Adoptez une approche intelligente et évitez les rechutes. Alimento propose une intervention de 2500 euros pour faire appel à un expert qui aidera votre entreprise et votre personnel à instaurer une politique de présence positive.