La formation dispensée systématiquement à tous les managers de Puratos a fait office de miroir éclairant pour Sena. « Les êtres humains fonctionnent selon deux modes de pensée : le mode 1 est rapide et automatique, le mode 2 est lent et réfléchi. Le tourbillon du quotidien nous entraîne souvent vers le mode rapide, qui fait appel à des raccourcis et nous pousse à prendre des décisions basées sur des suppositions et des préjugés. »
Les biais sous la loupe
Au cours de l'atelier, le formateur a invité les participants à examiner leurs propres préjugés inconscients, ou ‘biais’. « On le fait tout le temps. Prenons l'exemple d'un entretien d'embauche : si un candidat dit qu'il aime l'escalade et que vous êtes vous-même féru de ce sport, vous serez peut-être plus enclin à considérer cette personne comme compétente, même si le poste à pourvoir n'implique pas d'escalader le moindre mètre de paroi. »
L'exemple cité par Sena correspond à ce que l'on appelle le biais d'affinité : la tendance à juger plus positivement les personnes qui nous ressemblent. « Nous avons abordé sept effets de ce type. Il y a aussi l'effet Pygmalion : plus vos attentes sont faibles, moins la personne concernée sera performante, et inversement. »
Le bouton pause
« Depuis que j'ai suivi cette formation, je me demande très souvent pourquoi je suis en train de penser d’une certaine manière. Appuyer sur le bouton pause avant de tirer une conclusion est sans doute la plus grande leçon que j'ai apprise. »
Elle cite un autre exemple concret issu de sa propre équipe, composée exclusivement de femmes. « Mon domaine, la santé et le bien-être, est souvent considéré comme typiquement féminin. Mais il s'agit là aussi d'un préjugé. J'y prêterai davantage attention lors d'un prochain recrutement. Tout comme j'ai appris à donner des chances équivalentes à tous les membres de l'équipe. Ce n'est pas parce qu'une personne a une vie familiale bien remplie qu'elle est moins disposée à assumer des tâches urgentes ou importantes. »
De la sensibilisation à l’action
Ce que retient surtout Sena, c'est que les préjugés inconscients ne sont pas « mauvais », mais humains. « Nous en avons tous. Même les personnes qui se déclarent très ouvertes. La première étape consiste à en prendre conscience et à les accepter. Ce n'est qu'ensuite que l'on peut y remédier. »
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