Le Comptoir des Épices est une entreprise de fabrication artisanale d’épices, située près de Verviers et qui emploie 6 salariés. L’alternance ? Pour cette PME, c’est une vieille histoire d’amour. La formation occupe un rôle capital au sein de cette entreprise. Les responsables privilégient et soutiennent la méthode de l’alternance : un mode d’enseignement qui assure l’équilibre parfait entre cours théoriques à l’école et mise en pratique en entreprise.
Kévin Petit, opérateur de production au Comptoir des Épices et Anne Veriter-Barbière, responsable du suivi des apprentis, nous confient leur point de vue.
Alimento : Kevin, tu étais apprenti avant d’être engagé au Comptoir des Épices. Quel est ton parcours ?
Kevin : J’étais élève à l’Institut de la Providence à Herve où j’ai opté pour la filière « Opérateur/opératrice de production des entreprises agro-alimentaires » en 5ème et 6ème année. J’étais alors apprenti dans une très grande entreprise alimentaire. J’ai ensuite choisi l’option « Techniques spécialisées en fabrication agro-alimentaires » en 7ème année puis j’ai été diplômé. J’étais alors apprenti au Comptoir des Épices où j’ai été engagé il y a 10 ans et je m'y sens toujours bien. Ça se passe très bien.
Alimento : Qu’est-ce qui t’a attiré dans cette petite entreprise ? Existait-il beaucoup de différences avec l'ancienne entreprise où tu travaillais ?
Kevin : Dans l'ancienne entreprise, nous étions des centaines, c'était une grande structure. L’ambiance et la façon de travailler y était différente. Je travaillais dans la chaîne d’emballage, l’automatisation y était beaucoup plus importante. Évidemment, j’apprenais beaucoup sur le volet technique. Néanmoins, le Comptoir des Épices est une PME et son avantage, c’est qu’on y évolue très vite. Grâce à elle, j’ai vraiment découvert la production alimentaire de A à Z. Avec Alimento, j’ai aussi suivi une formation en tutorat à l’IFAPME de Verviers. En plus de mes tâches (liées à ma fonction), j’accueille aussi les nouveaux arrivants.
Alimento : Certains jeunes et leurs parents hésitent souvent à choisir l’alternance. Qu’est-ce que tu leur dirais ?
Kevin : Via l’alternance, j’ai appris beaucoup de choses, il y a énormément de diversité. La formation en alternance dans le secteur permet de découvrir des machines d’emballage, de production, etc. C'est un des meilleurs moyens d’apprendre un métier : on a un pied en entreprise et l’autre à l’école. On peut très vite appliquer ce qu’on apprend.
Alimento : Anne, qu’est-ce qui vous incite à accueillir des apprenti.es dans votre entreprise ?
Anne : Cela nous permet de voir de nouvelles têtes et de donner un « coup de jeune » à nos projets. Accueillir un apprenti permet vraiment de se confronter à des expressions, des idées alimentaires qui sont tout-à-fait différentes ! À terme, c’est un investissement car on perfectionne l’apprentissage de l’apprenti. Il faut arrêter de penser « Alternance = échec ». C’est une méthode d’enseignement toute particulière, avec ses propres avantages. Dans l’enseignement secondaire général, je trouve qu’il est compliqué d’affronter le monde du travail lorsqu’on finit ses études. C’est l’avantage de l’alternance : le jeune a déjà une certaine maturité dès qu’il a terminé sa formation.
Aussi, je pense que l’employeur doit garder un esprit ouvert. Il faut faire confiance au jeune et se rappeler qu’on a été jeune nous aussi et rester tolérant quand il y a des erreurs. C’est en faisant des erreurs qu’on apprend.
Alimento : Certains aspects de l’alternance sont-ils encore à améliorer ?
Anne : Je trouve que les apprenti.es devraient suivre plus de stages comme au centre de compétence FormAlim à Verviers. Dans un monde idéal, il faudrait qu’ils puissent voir une brasserie et y travailler, voir une chocolaterie et y travailler, etc etc. Une fois dans son cursus, l’apprenti.e doit pouvoir vivre de la diversité.
